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L’agression, par des unités d’élites de l’armée israélienne,
de la flottille de navires civiles en direction de la bande de Gaza, en
vue de forcer le blocus et porter secours à une population assiégée,
est un nouvel acte de guerre dans une région, qui depuis un siècle n’a
jamais connu de paix.
Tandis que les discours diplomatiques tournent en rond dans le somptueux immeuble de l’ONU, montrant l’impuissance des États et leur hypocrisie, la guerre, avec son chargement de souffrance et de sang, s’impose encore un fois, unique solution de sociétés bourgeoises étranglées par la crise du capital international.
Les continuelles provocations de l’État bourgeois d’Israël, à l’encontre des États voisins et des populations voisines, ne sont que le résultat de la politique impérialiste du capital mondial et en particulier de celui des États Unis; tous intéressés au maintien d’un foyer de tensions dans cette région cruciale, afin de la maintenir politiquement et économiquement divisée.
L’État d’Israël, comme et peut être plus que les autres États bourgeois industrialisés, traverse une grave crise, tant économique que politique et sociale. Les bombardements massifs du Sud Liban et l’opération “plomb fondu” contre la bande de Gaza, d’une brutalité inouïe, ont montré que la bourgeoisie israélienne ne voit pas d’autre solution pour sortir de cette crise, ou du moins en atténuer les effets, que la guerre.
Toutes ces guerres ont eu comme premières victimes les populations civiles palestiniennes et en particulier le prolétariat. Mais en sont victimes aussi les prolétaires israéliens, qui dans le cadre de l’armée sont contraints à se comporter en kapo et, en même temps, à accepter n’importe quel sacrifice au nom de la “défense nationale”, en réalité pour défendre les intérêts de la bourgeoisie israélienne.
Ces guerres continuelles n’ont conduit ni à la sécurité, ni à la paix, promises depuis au moins trois générations. Au contraire elles risquent d’entraîner toute la région dans un conflit ouvert, qui sera désastreux pour l’ensemble du prolétariat, sans distinction de race, de religion ou de nationalité.
Ce que craignent les classes dominantes, c’est que le prolétariat israélien, comme ceux de tous les pays, travaillé, depuis des décennies, par la propagande guerrière, tant de la part de la social-démocratie que par les partis ouvertement réactionnaires, cesse toute solidarité envers les classes dominantes, toujours plus corrompues, incapables et seulement intéressées, de façon obsessionnelle au maintien de leur pouvoir et de leurs privilèges.
Il y a une autre voie, différente et opposée à celle parcourue jusqu’à présent, que la classe travailleuse de tous les pays, y compris celle d’Israël, peut emprunter et parcourir; celle de la solidarité entre travailleurs et celle de la lutte des classes. Au Moyen Orient cela signifie l’union entre travailleurs; c’est à dire la solidarité et la collaboration entre le prolétariat de toute la région et notamment entre le prolétariat israélien et palestinien. Union qui ne peut être obtenue que dans la lutte contre sa propre bourgeoisie, pour la défense de ses intérêts de classes immédiats et futurs. Pour cela il est nécessaire que le prolétariat retrouve son indépendance politique en s’organisant derrière son parti de classe en vue du renversement des bourgeoisies israélienne et arabes, en suivant le chemin du communisme révolutionnaire international.
Où ont conduit les perspectives bourgeoises, celles qui se disaient “plus réalistes”? Est-ce pour se retrouver dans la galère de la bande de Gaza et de la Cis-Jordanie, avec des salaires de famine et aucune perspective d’une vie décente, que des milliers de jeunes prolétaires palestiniens ont fait confiance aux partis nationalistes? Que pourra offrir un micro nationalisme palestinien aux travailleurs, dans une situation de crise qui conduit à la famine des millions prolétaires jusque dans les grands États industrialisés?
Contre la guerre entre les États, pour la guerre de classe pour l’émancipation du prolétariat, pour la société sans classe, sans rapport d’oppression qui seule pourra offrir la paix, pour le Communisme! Cette perspective, qui aujourd’hui peut sembler si lointaine et apparaître comme une utopie, est l’unique perspective réaliste pour l’émancipation du prolétariat.