Parti Communiste International
 
Manif 9 avril 2013
 
 
 

TRAVAILLEURS, TRAVAILLEUSES,

Le capitalisme va de crise en crise. Nous en sommes aujourd’hui à la 5éme crise de surproduction internationale depuis 1974-75. La réponse de la bourgeoisie, face à la crise de son système de production a été d’exercer une pression à la baisse sur les salaires en maintenant un taux de chômage élevé, de sous-traiter toute une partie de l’activité industrielle, d’ouvrir en grand les vannes de l’immigration, afin d’avoir une main-d’oeuvre à bon marché abondante, et de précariser tout une partie des travailleurs salariés en ayant recours aux CDD.
 
Mais aujourd’hui, face à la crise, cela ne suffit plus, les lois économiques du capital imposent de précariser l’ensemble des travailleurs salariés y compris les CDI. Sous couvert de sécurité de l’emploi, le patronat et son État préparent une réforme du marché du travail – et où les prolétaires vendent leur force de travail – qui permettra aux entreprises de baisser les salaires en période de crise et de licencier plus facilement, en rendant plus difficile le recours devant les tribunaux et en permettant de licencier ceux qui refuseraient la baisse de leur salaire. La précarité c’est la condition même du prolétariat. C’est la condition à laquelle vous réduisent les lois économiques du capital. Pour le capital vous devez être taillables et corvéables à merci.
 
L’opportunisme vous laisse accroire que la crise ne serait pas due aux lois économiques du capitalisme, mais à des facteurs extérieurs, en grande partie subjectifs, tel que la volonté de s’enrichir de la grande bourgeoisie et des spéculateurs qui auraient poussé à la dérégulation et à la baisse des impôts, provoquant l’endettement des États et la crise par l’appauvrissement des travailleurs salariés. Il suffirait donc de faire l’inverse, de retourner à une politique keynésienne. Ainsi, sans révolution, sans affrontement armé avec la bourgeoisie, grâce à cette farce qu’est la démocratie, en changeant notamment la constitution, il serait possible de sortir de la crise et de connaître de nouveau une ère de prospérité.

C’est un mensonge criminel qui vous berce d’illusions. Les crises de surproduction sont inhérentes au capitalisme et son cours ne peut être que catastrophique. Les mesures économiques keynésiennes qui ont été appliquées aux États-Unis, dans l’entre deux-guerre, n’ont pas permis au capitalisme américain et mondial de sortir de la grave crise de surproduction de 1929. C’est la deuxième guerre mondiale, par ses massacres ignobles de prolétaires et ses destructions massives, qui a permis au capitalisme de recommencer tout un nouveau cycle, presque sans crise de surproduction, de 1950 à 1973. Mais ce cycle s’est clos définitivement avec la grande crise de 1974-1975.

Les crises de surproduction sont inhérentes au capitalisme. Les lois du marché et de la production ne sont pas les mêmes : la folle accumulation du capital pousse à accroître démesurément la production qui finit par engorger les marchés de montagnes de marchandises. Dans le même temps la concurrence oblige le capitalisme à accroître toujours plus la productivité, ce faisant il sape la base même de l’accumulation du capital : l’accumulation du capital a pour origine la partie non payée du travail – ce que le capitaliste achète ce n’est pas le travail, mais la force de travail, ce faisant il fait travailler l’ouvrier de telle sorte qu’il produise plus de valeur que ne coûte sa force de travail. C’est cette sur-valeur qui est à l’origine de l’accumulation du capital. Or plus la productivité du travail augmente, c’est-à-dire plus l’ouvrier est capable de transformer une masse toujours plus grande de matière première en produit fini, plus la valeur ajoutée au regard du capital avancé diminue, et donc plus le taux de profit baisse. On a là la condamnation à mort du capital qui repose sur l’exploitation mesquine et sordide du travail salarié.
 
Cette baisse du taux de profit se traduit par un ralentissement constant de l’accumulation du capital et donc de la croissance industrielle. Ainsi, pour prendre l’exemple de la France, de 1952 à 1974, la croissance annuelle moyenne a été de 6,2 %, puis de 1974 à 2001 de seulement 1,5 %. Et cette croissance annuelle moyenne a encore baissé entre 2001 et 2007 pour tomber à 0,5 %! Et ce qui est vrai pour la France l’est aussi pour tous les grands pays industrialisés. Ce phénomène se trouve encore accentué pour les plus vieux d’entreeux, comme l’Angleterre, qui est en récession depuis 2000, avec une croissance annuelle moyenne de -1,4 %.
 
Cette chute du taux de profit – à ne pas confondre avec la masse du profit qui, elle, augmente avec la production, mais à un rythme moindre – accentue encore la crise de surproduction, car une grande partie de la production a pour débouché la grande industrie elle-même. Cette chute du taux de profit en diminuant fortement la croissance, en la réduisant pratiquement à zéro, a entraîné un endettement inouï tant public que privé et une augmentation du chômage qui explose à chaque récession. Pour la compenser tous les États ont diminué les impôts et la bourgeoisie s’est lancée dans une fuite éperdue à la spéculation.
 
Aujourd’hui une gigantesque crise de surproduction se prépare en Chine, cette crise entraînera le monde capitaliste dans une récession plus grave que celle de 1929.
 
Cependant la solution existe, elle est à la portée de votre main. Le grand rôle historique du capitalisme a été de substituer à la production parcellaire et personnelle du paysan et de l’artisan, la production collective et centralisée de la grande industrie, ce faisant le capitalisme a développé à une échelle gigantesque les bases économiques de la société communiste. Aujourd’hui le capitalisme est devenu une entrave au développement des forces productives et de l’humanité. Il n’a survécu jusqu’à nos jours que grâce à deux guerres mondiales. Il ne reste qu’une chose à faire : abolir les rapports de production capitaliste ; c’est-à-dire le salariat et le capital pour permettre le libre développement de la société communiste.

Une société dont la base ne sera plus l’accumulation de la valeur, mais la satisfaction des besoins humains. Une société où à la place d’une gestion mercantile se substituera une gestion physique de la production. Une société où l’on utilisera les gains de productivité, avant tout pour réduire le temps de travail nécessaire, surtout là où il est pénible. Une société enfin où le premier besoin de l’homme sera l’homme lui-même.

Mais on ne pourra pas y arriver en faisant l’économie d’une révolution et de la nécessaire dictature du Prolétariat !

La première chose à faire est de vous organiser dans un véritable réseau de syndicats de classe, en dehors et contre les syndicats de régime, qu’ils collaborent ouvertement avec le régime, comme la CFDT ou la CFTC, ou qu’ils fassent semblant de vous organiser, comme la CGT et FO. Un réseau syndical qui n’hésitera pas à avoir recours à la grève à outrance et à la grève générale.

Cela suppose de retrouver le sens de la fraternité et de l’entre-aide entre tous les travailleurs, indépendamment de leur origine raciale ou religieuse.

Mais la lutte syndicale, si elle est indispensable pour la défense des intérêts immédiats, ne suffit pas. Il faut vous préparer non seulement sur le plan syndical à l’affrontement avec la bourgeoisie, mais aussi sur le plan politique. Pour cela vous devez rejoindre les rangs du Parti Communiste International en vue du renversement par la force des armes de la grande bourgeoisie industrielle, financière et terrienne et sa mise hors la loi.

POUR L’ABOLITION DU SALARIAT ET DU CAPITAL, POUR LA DICTATURE DU PROLETARIAT, REJOIGNEZ NOMBREUX LES RANGS DU PARTI COMMUNISTE INTERNATIONAL !