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La chute inéluctable de la France impérialiste |
La bourgeoisie française s’enorgueillit d’une tradition glorieuse et en même temps infâme: en 1789, elle a osé couper la tête du monarque pour écraser l’État héritier d’un mode de production disparu; cent ans plus tard, elle s’est couverte d’infamie en écrasant la Commune de Paris. Lors de la Première Guerre mondiale, elle est sortie victorieuse du champ de bataille, mais vaincue dans l’arène mondiale de l’impérialisme.
Après la Commune de Paris, la bourgeoisie française investit énergie et ressources dans l’impérialisme financier et colonial. La terreur de gérer une classe ouvrière qui avait les gènes de la révolte et de la révolution dans le sang a conduit la bourgeoisie à exporter l’exploitation du capital. Un pacte non écrit conduit la France à trafiquer dans le monde entier en tant qu’acolyte de l’impérialisme britannique, ennemis dans la concurrence, amis dans le pillage.
La Première Guerre mondiale marque deux points importants. En France, une main de fer -sans gant de velours- est utilisée dans les tranchées pour rétablir l’ordre bourgeois. Les mitrailleuses et les fusils sont retournés contre les prolétaires en uniforme, des milliers de personnes sont arrêtées et des centaines fusillées. Dans d’autres pays, les choses se passent mieux: en Russie, en Allemagne, l’insurrection brise les chaînes de l’ordre établi et les bourgeoisies doivent demander la paix.
Le souvenir de la révolte militaire et le malaise social, les grèves du front populaire, ruinent l’armée française. Elle n’est plus prête pour une guerre impérialiste. La doctrine militaire est défensive sur le front intérieur, on construit de gigantesques forteresses en sachant que les appelés ne voudront plus affronter la vie dans les tranchées, ce n’est qu’en leur promettant une guerre sûre et sans mort qu’un appel aux armes est possible.
Le second point concerne sa capacité impérialiste à exporter en toute indépendance son pillage colonial et financier. La Première Guerre mondiale est le tournant, à partir du partage, même subalterne, avec la Grande-Bretagne, il devient de plus en plus nécessaire pour la bourgeoisie française de s’appuyer sur les plus forts. USA, GB et Allemagne.
La défaite de 1940 est l’emblème d’une bourgeoisie lâche, précédant de trois ans celle d’Italie. Elle baisse son pantalon et demande de l’aide aux autres impérialismes.
En 1940, la peur de la grève militaire et de la révolte est telle qu’il n’y a finalement pas de combat. Le souvenir des immenses massacres est vivant et présent. La rhétorique de la résistance et l’histoire écrite après 1945 sont fausses et servent à cacher la pourriture bourgeoise
Les colonies sont confiées dans la mesure du possible à ceux qui en sont capables. Co-dominiums US-GB-France-libre pour la majeure partie de l’Afrique, co-dominion franco-japonais pour l’Indochine, l’Afrique du Nord étant placée sous le contrôle indirect de l’Allemagne. Dans les régions métropolitaines du nord, les capitaux allemands et français coopèrent dans l’économie de guerre.
Dans l’après-guerre, la politique de la bourgeoisie française et de son État n’a pas changé, les timides tentatives d’action indépendante, meme avec le vieux lion britannique, n’étant que vagues, comme à Suez en 1956.
Pour la bourgeoisie française, une aide inattendue atténuant la soumission à l’impérialisme américain, vainqueur absolu de la Seconde Guerre mondiale, vient des bourgeoisies maudites des anciennes colonies. Ces bourgeoisies indigènes, qui viennent d’accéder au pouvoir, demandent la protection du vieux maître pour maintenir la domination de la Classe. Ce sont des bourgeoisies maudites, sans honneur et sans histoire. Elles ont fait une révolution en demi-teinte, ont pris le pouvoir et, pour le conserver, ont revendu leur pays à l’ancien maître. La guerre d’Algérie en est l’exemple le plus triste et le plus flagrant
L’histoire de la France post-coloniale est honteuse, c’est la France à fric.
Sous l’égide du dolar super-milliardaire de l’après-guerre, la bourgeoisie française a maintenu un niveau de splendeur qui ne correspond pas à sa capacité industrielle réelle en déclin historique écrasée par la baisse inexorable du taux de profit.
Les études réalisées par notre parti montrent un ralentissement de l’augmentation de l’indice de la production industrielle. C’est la loi historique et inévitable du capitalisme. Pur la France sur la longue période de 1913 à 1973, l’augmentation moyenne est de 3,2%, tombant à 1,3% dans l’intermède entre 1973 et 2007. Avec la dernière crise qui semble interminable 2008-20?, l’augmentation est nulle, voire nulle.
Il n’y a pas d’impérialisme financier sans une force armée qui puisse protéger et revendiquer les crédits et les intérêts de la rapine. C’est ce qui explique la force militaire et les énormes dépenses faites par l’Etat français pour l’entretenir.
Nous voyons tous les jours les choix faits par les gouvernements de gauche et de droite - réduction des dépenses de santé au profit de l’augmentation des dépenses militaires
Dans le même temps, les banques françaises sont les plus exposées à l’industrie de l’armement: BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et groupe BCE ont déclaré avoir investi plus de 37 milliards d’euros dans l’industrie militaire. Selon les sources du SIPRI ene 2022, la France est devenue le deuxième exportateur mondiale d’armes, à égalité avec la Russie.
C’est ce qui explique la verve guerrière de nos gouvernants. Là où il y a la guerre, il y a le profit
La classe bourgeoise française concède aujourd’hui, quand elle le peut, quelques miettes au prolétariat, en espérant que cela suffira à éviter une guerre de classe chez elle.
Le recul de la grandeur réelle de la France sur l’échiquier international pose de graves problèmes. Toutes les puissances occidentales assistent impuissantes au développement du capital dans les jeunes pays. Autrefois appelés émergents. La Chine, avec l’artillerie lourde de ses marchandises et de ses capitaux, prend sa place dans le monde et chasse les capitalismes occidentaux décrépits. En Afrique même, les bourgeoisies nationales se débarrassent de l’ancien conseiller protecteur.
Moins d’argent pour corrompre le prolétariat, moins de capacité de pillage, comme toujours c’est le prolétariat qui paiera la facture. Le relèvement de l’âge de la retraite est en cours et sera de pire en pire, et les guerres de vol exigeront la chair du prolétariat
Le carnaval ridicule des comédies parlementaires, la dissimulation des jeux de palais, les alliances et la recherche de nouveaux équilibres pour la bourgeoisie française parmi les puissances désormais nettement plus robustes d’une nation perdant chaque année de son poids économique et politique.
La farce des théâtres électoraux est le mensonge nécessaire pour détourner les travailleurs de leurs véritables intérêts de classe. Ils leur font croire que le danger de la droite est moindre qu’une aventure militaire en Europe.
Nous sommes internationalistes, nous sommes communistes, que l’ordre bourgeois s’effondre, le prolétariat ne doit pas se laisser abuser par des promesses et des canapés au beurre rance de plus en plus dérisoires. La France ne doit pas être défendue, l’union de tous les travailleurs d’ici et d’ailleurs est la seule perspective contre l’exploitation et la guerre.
Les gendarmes se déguisent en méchants mannequins, avec des poses martiales et des muscles gonflés pour faire peur aux braves gens et aux travailleurs, mais ce sont des muscles flasques, d’un État qui n’a rien à offrir pour l’avenir, des muscles flasques d’un impérialisme qui devient de plus en plus petit au milieu du jeu des grands.