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Une Amérique irresponsable qui ne défendrait que ses propres intérêts ! Et oui Mr Jean-Marc Vittori, ainsi va le monde capitaliste. Les gros États mangent les petits, c’est la loi, et ce depuis l’apparition des premiers États sur les rives de l’Euphrate et du Nil. Alors les petits États, en fonction du rapport de force, prêtaient tantôt allégeance à Babylone ou à Pharaon. 5000 ans plus tard rien n’a changé, pourquoi ? Parce que la base de tout État n’est rien d’autre que la division en classe de la société et l’oppression de classe. L’État sert les intérêts de la classe dominante, rien de plus.
La grande différence avec cette époque lointaine, c’est que l’humanité, avec ces modes de production antiques, vivait l’aube des sociétés de classe, alors qu’aujourd’hui nous vivons leur déclin. Le grand rôle historique du capitalisme, en ayant substitué à la production familiale et parcellaire du paysan et de l’artisan, celle centralisée de la grande industrie, basée sur le travail collectif du prolétariat – les travailleurs salariés –, est d’avoir créé à une échelle gigantesque les bases économiques de la société communiste et la classe qui sera amenée, non seulement à renverser la grande bourgeoisie, mais aussi à abolir les rapports de production capitalistes, le salariat et le capital.
Les américains seraient égoïstes et irresponsables ! En fait ce n’est pas le peuple américain et encore moins les travailleurs salariés qui décident de la politique économique et de la diplomatie des États-Unis, mais la grande bourgeoisie financière et industrielle.
Alors voyons, les bourgeoisies des autres pays seraient-elle moins égoïstes et irresponsables ?
Les États-Unis usent et abusent de la position dominante du dollar. Mais que faisait la grande bourgeoisie anglaise lorsque l’Angleterre était la patronne du monde et que sa monnaie, la livre sterling dominait la finance mondiale ? N’usait-elle pas et n’abusait-elle pas de sa position dominante ? Et qu’en sera t-il demain si la grande puissance capitaliste chinoise devient à son tour la patronne du monde ?
La Fed afin d’éviter au capitalisme américain une terrible déflation, comme en 1929, inonde le monde de dollars ! Mais l’Europe et la Chine n’ont-elles pas fait la même chose avec leur banque centrale ? Combien de centaines de milliards d’euros et de yuans la BCE et la banque de Chine ont-elles injectés dans l’économie ? De septembre 2008 à septembre 2013 le bilan de la FED est passé de 934 milliards de $ à 3646 ! Dans le même temps celui de la BCE est passé de 1968 milliards de $ à 3182 milliards de dollars ! Si l’on regarde le bilan de la Banque d’Angleterre et celui de la Chine, on trouvera une augmentation tout aussi comparable.
La FED tire sur la planche à billet et la politique américaine serait égoïste ! Mais que fait l’État chinois qui défend les intérêts de son propre capitalisme et de sa bourgeoisie industrielle et financière, lorsque pour maintenir artificiellement bas le yuan vis-à-vis du dollars, il imprime en masse des milliards de yuans, afin de continuer à inonder le monde de sa camelote à bon marché, au mépris des intérêts des autres continents et notamment de l’industrie européenne ?
Et l’Europe qu’est-elle, sinon un panier de crabes où chaque État défend les intérêts bien égoïstes de sa propre bourgeoisie comme des chiffonniers, où le moindre accord, lorsqu’ils y arrivent, requiert un âpre marchandage.
Le problème de fond n’est pas là. Le vrai problème c’est que le capitalisme, comme mode de production, a fait son temps et qu’il ne peut survivre qu’en allant de crise en crise de surproduction. A part quelques crises de surproduction locales, le capitalisme mondial a connu un essor presque ininterrompu de 1945 à 1975, fondé sur l’ignoble boucherie de la deuxième guerre mondiale, qui a vu le massacre de 50 millions d’hommes et des destructions inouïes ! Mais ces « 30 glorieuses » sont définitivement révolues et depuis, suivant un cycle de 7-10 ans, le capitalisme va de crise en crise de surproduction. Et comment les différentes bourgeoisies nationales – et avec elles leurs propagandistes : les soi-disants économistes – font-elles pour maintenir en état de survie ce mode de production suranné et défendre ce qui va avec, leurs immenses privilèges de parasites et d’inutiles ? En pressurant les travailleurs salariés, en poussant des couches toujours plus larges de travailleurs dans la paupérisation et la précarité, tandis qu’à l’autre bout de l’échelle ces porcs que l’on appelle des bourgeois s’engraissent toujours plus en évitant le plus possible que la crise ne leur retombe dessus, même si c’est au prix d’immenses souffrances pour un nombre croissant de travailleurs.
Mais plus ils pousseront dans la misère des masses considérables de travailleurs, plus ils subiront le même sort que l’aristocratie, cette autre classe de parasites qui était liée à un mode de production qui lui aussi avait fait son temps. Alors monsieur, ce n’est pas la peine de nous pousser la chansonnette de l’anti-américanisme, le problème est bien ailleurs !
Ce prolétariat mondial que vous poussez inexorablement dans la précarité et la paupérisation, sous l’effet de la misère et du désespoir sera conduit à retrouver le chemin glorieux de ses traditions de luttes révolutionnaires et alors c’est une autre chanson qu’il entonnera : Vive le son, vive le son du canon ; Ah ça ira, ça ira, ça ira, les bourgeois à la lanterne ; Ah ça ira, ça ira, ça ira, les bourgeois on les pendra...