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1 Juin 2013
Le licenciement à la Granarolo de 40 travailleurs, « coupables » d’avoir participé à la grève organisée par le syndicat SI Cobas le 15 mai dernier, montre que dans cette putride société capitaliste, qui se définit démocratique, il n’existe pas de droits pour la classe des travailleurs. Les soi-disant « droits » sanctionnés par la Constitution sont des chiffons de papier, déchirés dès qu’ils mettent en danger les intérêts vitaux – le profit – de la classe dominante, du patronat.
C’est ainsi que s’est comportée la Commission de garantie des grèves, qui pour mettre un frein à la lutte des travailleurs de la logistique, a ajouté pour les services publics essentiels, la manutention et le transport de marchandises périssables, l’application des procédures prévues par les codes d’autoréglementation et la loi 146 de 1990.
La grève est une arme de la classe travailleuse et ne peut être défendue qu’en l’employant de façon toujours plus étendue et déterminée. En appeler au droit de grève ne sert pas les prolétaires, sinon à les dévoyer de cette voie. Les droits que veulent sauvegarder les travailleurs sont toujours des conquêtes obtenues par leurs luttes. Si ces droits ne sont pas défendus avec la même force par laquelle les travailleurs les ont arrachés, ils finissent inévitablement par être éliminés par le régime capitaliste, voire au nom des droits des citoyens et des entreprises. Ce n’est pas le droit mais la lutte qui défend les travailleurs.
Les luttes des ouvriers de la logistique sont un exemple pour les prolétaires de toutes les catégories. Tant que les travailleurs participeront aux grèves fictives organisées par les syndicats de régime (Cgil, Cisl, Uil) et suiveront les liturgies électorales, le régime capitaliste pourra continuer à se cacher derrière les tromperies de la démocratie. Quand ils empruntent la seule voie utile pour leur défense, celle de la lutte de classe, le masque démocratique tombe et se révèle le véritable visage de la dictature du Capital. La répression des charognes patronales et de l’État bourgeois – avec les licenciements, les feuilles de route, les procès et les charges policières contre les ouvriers en grève – montre la vraie nature du régime du Capital, et indique que la classe dominante reconnaît dans le SI Cobas un organisme de défense des travailleurs qui chemine sur la voie de la reconstruction d’un véritable SYNDICAT DE CLASSE en dehors et contre les syndicats de régime.
Le licenciement des ouvriers à la Granarolo est une attaque contre tous les travailleurs, parce qu’il vise à empêcher que la classe travailleuse ne relève la tête, et à faire obstacle à la renaissance du Syndicat de Classe !
C’est pourquoi les militants du syndicalisme de base, dépassant les misérables divisions de sigle, fruit des actuelles directions opportunistes, doivent se mobiliser aux côtés du SI Cobas et des ouvriers de la logistique pour préparer et étendre le plus possible la grève pour leur défense, brisant ainsi les frontières catégorielles !
La crise historique du capitalisme est à son commencement et se poursuivra inexorablement, contraignant les gouvernements bourgeois de tous les pays, de droite ou de gauche, à attaquer les conditions de vie du prolétariat. Les travailleurs italiens seront bien vite amenés par le capitalisme lui-même à choisir la voie de la lutte de classe, voie dans laquelle se sont désormais engagés leurs frères de classe immigrés.
Le futur ne sera pas catastrophique, comme les ennemis et les faux amis du prolétariat l’annoncent, si le présent est affronté de façon consciente et organisée. La lutte syndicale est nécessaire pour défendre les travailleurs, mais elle n’est pas suffisante. Plus la crise avance, plus la moindre revendication salariale deviendra insupportable pour le capitalisme, et son régime s’y opposera de toute sa force. Se posera inéluctablement pour la classe travailleuse la question du pouvoir politique. Contrairement à ce que veut faire croire la classe dominante avec l’idéologie démocratique, la classe des travailleurs est privée de tout pouvoir politique, ce dernier étant entièrement dans les mains de la bourgeoisie qui l’exerce à travers son État.
Tout comme le Syndicat de classe sert à la lutte économique, le Parti révolutionnaire est nécessaire à la lutte politique qui conduit à la conquête révolutionnaire du pouvoir et à l’instauration de la dictature du prolétariat. Le Parti Communiste international est l’héritier historique de la Gauche Communiste Italienne qui fonda le Parti Communiste d’Italie à Livourne en 1921 et combattit la vague opportuniste du stalinisme. C’est le seul parti qui ait su défendre le programme communiste révolutionnaire original, et ait tiré de la défaite révolutionnaire, qui culmina avec le triomphe du mensonge d’un capitalisme d’état russe, chinois, etc... perdu pour le socialisme, les leçons indispensables à la rescousse prolétarienne future.