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L’affrontement entre la Russie, les État-Unis, l’Allemagne et les autres prédateurs, pour se partager l’Ukraine se fera au détriment du prolétariat ukrainien, qui comme toute perspective aura des années de misère accrue et d’aggravation de ses conditions de travail, mais aussi des travailleurs des pays occidentaux et de la Russie. Tous risquent de se retrouver impliqués dans un conflit impérialiste dans lequel ils seront les victimes.
La lutte acharnée entre les différents groupes capitalistes qui se trouvent à la têtes des États, à Washington, comme à Moscou, à Berlin comme à Varsovie et à Kiev, qui se traduit aujourd’hui par une crise politique et militaire majeure en Ukraine, est le résultat de l’aggravation de l’affrontement entre les plus grandes puissances économiques et militaires du Monde. La cause en est la crise de surproduction qui étreint de plus en plus violemment le mode de production capitaliste, rompt tous les équilibres économiques et secoue dans leurs tréfonds toutes les sociétés bourgeoises, de l’Amérique du Nord à la Russie, de l’Europe à l’Asie, de l’Amérique latine à l’Afrique.
Cette crise ruine toutes les idéologies bourgeoises et met en lumière leurs mensonges séculaires de progrès, de paix et de coexistence pacifique entre États et Nations.
L’affrontement en Ukraine qui tombe juste à un siècle de l’éclatement de la première guerre impérialiste mondiale, et la crise économique internationale, démontrent que le mode de production capitaliste, qui a rempli historiquement son rôle en développant les bases économiques de la société communiste, se trouve dans un état de putréfaction avancé, et est mûr à l’échelle mondiale pour le passage à la société communiste.
Pour faire barrage au nécessaire et inévitable passage à la société communiste, chaque bourgeoisie doit empêcher le prolétariat de prendre conscience de sa gigantesque force et de son destin historique, afin d’éviter le retour sur la scène internationale d’un puissant mouvement révolutionnaire renouant avec l’Internationale Communiste de Lénine de 1919.
Les affrontements de la place Maïdan à Kiev et dans les autres villes ukrainiennes ont conduit à la chute du gouvernement de Ianoukovitch pour le remplacer par un autre tout aussi bourgeois et réactionnaire. Seul le camp impérialiste change. Le nouveau gouvernement, comme le précédent, ne peut que prendre acte de l’énorme dette que l’État capitaliste ukrainien a envers ces vautours que sont les grands États impérialistes. Dette que l’on fait reposer de façon insupportable sur les épaules de la classe travailleuse que l’on contraint au froid et à la faim – l’impérialisme russe a décidé de couper l’approvisionnement en gaz.
Pour cette raison le gouvernement de Kiev souffle sur le feu du nationalisme, pour tenter de faire oublier au prolétariat ses problèmes réels: le travail, le salaire, le logement. Dans le même but antiprolétarien et dans un but impérialiste le gouvernement de Moscou diffuse une propagande tout aussi infâme parmi les travailleurs russes ou d’origine russe dans les régions orientales et en Crimée !
La défense de sa propre nation, de sa propre race, de sa religion, sont les paroles que la bourgeoisie, par l’intermédiaire de ses larbins achetés jusqu’au trou du cul, diffuse dans les médias, dans les partis, dans les syndicats, au sein du prolétariat, afin qu’il voie un adversaire, un ennemi dans son frère de classe de la nation opposée, ou d’une race différente, ou d’une autre religion.
Ce sont les bannières du mensonge pour diviser et empêcher aujourd’hui leur union dans la lutte syndicale, et communiste révolutionnaire demain.
Les révoltes de rue à Kiev et dans les autres villes ukrainiennes démontrent que les drapeaux nationaux et les paroles de patrie, ne sont plus rien d’autres désormais que des instruments utilisés par les États bourgeois pour la propagande de guerre. Pensez, il y peu encore, à la Yougoslavie, et comment elle a été dépecée par les différents États impérialistes et comment les différentes bourgeoisies yougoslaves dans leur lutte acharnée entre elles ont poussé les travailleurs à s’entretuer !
C’est peut-être pour cette raison que le prolétariat ukrainien se maintient instinctivement à l’écart de ces manifestations de rue gagnées par le patriotisme, tantôt russe, tantôt philo-européen. Le prolétariat n’a rien à partager avec sa propre bourgeoisie, avec les patrons ou avec les oligarques.
Que la bourgeoisie revête les couleurs de la démocratie et de l’Europe, ou qu’elle cherche la protection de l’ours russe, c’est du pareil au même, ses buts sont différents de ceux du prolétariat et c’est toujours à son détriment. Le prolétariat doit rejeter toute solidarité avec sa propre bourgeoisie et, au moyen de la lutte de classe, viser à son organisation autonome et indépendante de classe.
Le prolétariat doit mettre toutes ses énergies dans la reconstruction des instruments indispensables à son émancipation: un vrai et combatif syndicat de classe, le Parti Communiste International Révolutionnaire.
Non
à la défense de la patrie ! Pour la défense prolétarienne de
classe !
Non
à la guerre entre les États ! Pour la guerre internationale de
classe !