Parti Communiste International |
La paix sociale qui empeste l’air de ce premier mai 2016 n’est qu’une mince couche de cendres qui recouvre un feu prêt à repartir.
De longues années de crise ont vu les plus grands capitalismes nationaux, de ceux européens à celui des USA, du Japon à la Russie, du Brésil à l’ Afrique du Sud, réduire leur production dans une récession incessante. Le prolétariat et les classes moyennes se sont appauvris, et le chômage augmente. Même la Chine, désormais seconde puissance économique mondiale, qui semblait échapper à la crise, montre clairement des signes de stagnation.
La crise économique pousse les capitalistes de tous les pays, de tous les types de gouvernement, à augmenter de plus en plus les licenciements et l’exploitation des travailleurs, afin de défendre leurs profits.
Les États bourgeois, malgré leurs bilans dans le rouge, accroissent leur dépense pour les armements, et se préparent à se disputer par les armes les zones d’influence, les marchés et les matières premières à arracher à des prix toujours plus bas.
Cette paix n’est qu’une trêve prête à se rompre sous les les coups d’une nouvelle aggravation de la crise économique, qui deviendra également politique, sociale et militaire.
Au Moyen Orient, la trêve fragile des combats obtenue en Syrie cache une situation de tension extrême qui prépare un heurt encore plus étendu entre les États qui se disputent cette région dévastée. L’Europe orientale, avec l’appui des États Unis, se réarme contre l’impérialisme russe. Dans le Caucase méridional, le heurt entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie redémarre, alimenté par l’antagonisme croissant entre la Turquie et la Russie. Dans la mer de Chine méridionale s’ouvre la querelle entre Pékin et les États riverains: le Japon accélère son réarmement, l’Australie fait de même, tandis que les États Unis déclarent ouvertement que la Chine est leur principal adversaire économique et militaire.
L’Europe bourgeoise, qui, jusqu’à ces dernières années, faisait l’apologie de son «État providence», de la «liberté», de la «démocratie», de son «accueil» des travailleurs étrangers, alors qu’elle opprime sa propre travailleurs étrangers, alors qu’elle opprime sa propre classe de travailleurs salariée par une précarité croissante et un despotisme de fabrique, voit son «État sociale» se réduire comme une peau de chagrin, et paye la Turquie afin qu’elle s’ «occupe» de retenir les réfugiés syriens fuyant par centaines de milliers les bombes, les massacres de la guerre, la faim, provoqués par l’action criminelle de tous les impérialismes, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
Le terrorisme, qui se cache derrière de prétendus mouvements religieux, est en réalité le produit de la guerre entre les États impérialistes, et est forgé et protégé par les États grands et petits et par leurs services secrets, pour en faire soit un mercenariat commode, soit pour propager partout dans le monde les graines de la haine, utilisée comme un énième instrument préparant les peuples à de nouvelles guerres.
La classe prolétarienne mondiale se doit de répondre à ce défi mortel, en renversant le pouvoir bourgeois et ses États, en abolissant les rapports de production capitalistes, que sont le travail salarié et le capital, afin de libérer la place pour la gestion communiste de la production et de la distribution.
Des signes de tout ceci apparaissent dans le monde. Dans de nombreux pays du Nord et du Sud, d’Occident et d’Orient, la classe salariée donne des preuves de sa combativité pour la défense de ses objectifs de classe. Les prolétaires, souvent isolés et désorganisés, recherchent de façon éperdue la solidarité et la fraternité entre exploités, par delà les divisions de nationalité, de sexe, de religion, de race.
Pour que ces luttes s’affirment, se renforcent et soient enfin victorieuses, il est nécessaire que dans chaque pays les travailleurs s’organisent en de véritables syndicats de classe, indépendants et ennemis des régimes et des institutions des patrons bourgeois, décidés à ne pas céder face aux sirènes du réformisme opportuniste, et aussi à résister à la répression ouverte.
Il est nécessaire que se renforce le parti révolutionnaire de classe, le PARTI COMMUNISTE INTERNATIONAL, instrument indispensable pour diriger la lutte jusqu’à la prise du pouvoir et l’instauration de la dictature prolétarienne, qui seule peut ouvrir la voie du Communisme.
1er mai 2016.
Parti Communiste International