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Le capitalisme est entré dans la crise mondiale de son économie. Les patrons et leurs régimes politiques dans tous les pays – quelle que soit l’idéologie avec laquelle ils essaient de masquer leur nature bourgeoise – s’efforcent de décharger les effets de cette crise sur la classe travailleuse afin de différer l’effondrement catastrophique inévitable de ce système politique et économique qui avait atteint, il y a déjà un siècle, comme l’affirmait déjà Lénine, sa phase ultime.
Depuis des années, les conditions de travail et de vie des travailleurs ont été attaquées et se sont détériorées continuellement. Les syndicats de régime (en Italie CGIL, CISL, UIL) empêchent l’organisation d’un véritable mouvement de lutte défensive, signent au niveau national ou de l’entreprise des contrats toujours à perte, maintiennent les luttes divisées par entreprise et par catégorie, visent à défendre la production et les usines et non les travailleurs.
Le syndicalisme de base – né de la pression des travailleurs les plus combatifs en réaction au passage définitif de la CGIL du coté des patrons – est en crise depuis des années, d’une part parce qu’ une bonne partie de ses dirigeants n’a pas été en mesure de préparer la base des inscrits à la dureté de la bataille à mener, montrant ainsi qu’ils n’ont pas une véritable conception de classe du syndicalisme; et d’autre part parce que la plupart de ses dirigeants a subordonné les nécessités fondamentales du mouvement de lutte ouvrière à la guerre conduite les uns contre les autres, sacrifiant ainsi l’unité d’action des travailleurs.
Le SI Cobas est le seul syndicat de base qui a su se renforcer ces dernières années, en bâtissant un mouvement syndical agguerri des travailleurs au moyen d’une longue série de grèves acharnées menées selon les méthodes du syndicalisme de classe authentique. Mais le patronat et les syndicats de régime ont jusqu’à présent réussi à le maintenir dans la catégorie de la logistique – excepté quelques cas importants mais isolés – et en partie parmi les travailleurs immigrés.
Pour
réussir à étendre ce mouvement à la majorité de la
classe travailleuse, il est nécessaire de poursuivre
la voie de l’UNITÉ D’ACTION
DES TRAVAILLEURS ET DU SYNDICALISME DE COMBAT:
-
promouvoir et se battre pour des actions de lutte unitaires de
l’ensemble du syndicalisme de combat (syndicats de base et
opposition au sein de la CGIL) ce qui est la condition la plus
favorable à la diffusion de grèves – au niveau de l’entreprise,
de la région, de la catégorie – et au renforcement du mouvement
des travailleurs.
-
lutter à l’intérieur de chaque organisation du syndicalisme de
combat afin que s’organisent des coordinations unitaires de
soutien pour toute lutte isolée, et pour intervenir dans les
conflits dans le but d’offrir aux travailleurs une alternative
pratique, quotidienne au syndicalisme de régime.
Ce n’est que grâce à un tel travail que nous pourrons demain organiser une véritable grève générale. Le travail à accomplir aujourd’hui est d’essayer d’unir les centaines de luttes en cours, dont celles contre les licenciements dues aux crises d’entreprises, maintenues isolées par les syndicats collaborationnistes, celles contre la répression patronale qui touche de plus en plus de travailleurs et de militants syndicaux, celles pour les renouvellements des contrats nationaux impliquant des millions de travailleurs, à commencer par ceux de la logistique, pour ensuite passer aux métallurgistes, cheminots, aux travailleurs des transports publics et au secteur public.
Dans le sens opposé à l’unité d’action des travailleurs et du syndicalisme de combat, on assiste à l’implication des organisations syndicales dans la construction de fronts organisationnels auxquels participent certains partis, visant à créer ainsi des fronts uniques entre partis et syndicats. Cette opération ne fait que perpétuer et aggraver la division dans l’action du mouvement syndical de combat quand chaque direction syndicale subordonne des grèves et des manifestations au soutien de son front politique.
La tâche des révolutionnaires prolétariens, militants communistes du syndicalisme de classe, est de construire un mouvement syndical le plus unitaire et le plus fort possible. C’est sur cette base matérielle, et à cette fin, que le parti communiste démontrera qu’il est le seul parti capable de de diriger la classe travailleuse et de la faire passer de la lutte syndicale à la lutte politique supérieure et nécessairement révolutionnaire pour renverser le capitalisme.
Quant au Parti communiste révolutionnaire, il ne peut naître de fronts uniques politiques qui, favorisant la pieuse illusion d’être plus forts parce que plus nombreux, sont plutôt des constructions très fragiles prêtes à s’effondrer au premier tremblement de terre social et politique; et ceci, parce que, pour maintenir une unité formelle, ces fronts doivent trouver des accords au rabais et maintenir des positions ambigues, tout ceci menant à la confusion et donc à l’opportunisme.
L’authentique Parti communiste, au contraire, est le résultat de toute une trajectoire historique de la lutte prolétarienne au niveau international, de près de deux siècles qui a défini et sélectionné – se séparant et écartant des écoles et des courants - les figures théoriques, le programme et la tactique, à travers les leçons des grandes batailles et des défaites tragiques.