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5 décembre 2020
Crise et chômage sont des éléments constants dans l’histoire du capitalisme. Les crises sont vécues de manière chronique, malgré et à cause du développement immense des forces productives.
La pandémie, la covid qui balaie la planète est un produit du capitalisme, de son développement urbain et productif. Evidemment, tout en affectant l’ensemble de la société, on pense aux petites entreprises, au petit commerce, au secteur du tourisme, qui représente 10 % du PIB mondial, et surtout aux nombreux travailleurs précaires qui perdent leur emploi. Si cette crise touche la petite bourgeoisie et le petit patronat, elle frappe encore plus durement toute une partie du prolétariat.
Le chômage augmente dans les pays industrialisés, et il augmentera encore, parce que le capital ne réussit plus sa valorisation à travers le marché, et il ne peut pas le faire non plus par d’autres voies comme la spéculation dans laquelle la somme des avantages et celle des désavantages s’annulent. La crise n’est pas due à des patrons "incapables" ou à des hommes politique"corrompus", comme le disent syndicats et partis, de droite comme de gauches. Imbéciles et voleurs ont toujours existé, tout comme les malfaiteurs ont toujours rendu service à la société capitaliste (le crime peut être lui aussi productif pour le capital). Ils nous sacrifient pour leur économie nationale, pour défendre leurs marchés et leur production, ils nous disent qu’il est important de développer l’industrie par l’innovation technologique, d’accepter les sacrifices pour sauver l’emploi, etc. On a de nombreux exemples d’ouvriers qui ont tout accepté, pendant des années, y compris des baisses de salaire, pour à la fin voir leur entreprise fermer et se retrouver au chômage.
Mais la seule vérité est que trop de marchandises envahissent un marché qui ne réussit pas à les absorber ; la productivité grandit, mais avec elle augmente le chômage. Les prolétaires ont toujours vécu dans une condition plus ou moins précaire selon la situation économique. Cette précarité est – et sera toujours plus – la condition de millions d’êtres humains. Aujourd’hui, avec l’automation croissante, avec une nombreuse main-d’oeuvre disponible, l’emploi devient un mirage, et une partie croissante de la population devient superflue pour le capital. Les prix des marchandises, y compris celui de la force-travail, se confrontent sur un marché devenu directement international, le salaire d’un travailleur français ne pouvant ainsi rivaliser avec celui d’un travailleur polonais ou africain. La concurrence entre la main-d’oeuvre de différents pays provoque le déplacement de secteurs entiers d’activité d’un continent à l’autre et devient le germe d’une guerre entre les pauvres.
Les capitalistes entretiennent cette concurrence. Le chômage est une arme entre les mains des patrons et de leur État, pour diviser et fomenter la concurrence entre les travailleurs. Dans notre jargon nous appelons les chômeurs l’armée de réserve industrielle, dans laquelle la bourgeoisie puise en fonction de ses besoins et qu’elle peut utiliser pour briser l’unité des travailleurs. Cette armée de réserve peut cependant déserter et contribuer à donner de la force à la lutte du prolétariat ! L’union de classe est un outil pour changer le rôle des chômeurs, d’une masse amorphe et passive en une armée de prolétaires combatifs et organisés.
Les schémas syndicaux de l’organisation catégorielle doivent être d’autant plus combattus que la tendance générale est celle d’une augmentation de la précarité prolétarienne exacerbée par la concurrence capitaliste. La territorialité des luttes est imposée par les directions syndicales, alors que dans la société règne flexibilité, précarité et délocalisation. Vouloir limité les luttes au niveau de la catégorie, du territoire ou de l’entreprise est un non sens et une trahison qui empêche l’unité des travailleurs et les prive de toute action réellement efficace.
La défense des intérêts prolétariens, des conditions de travail et de vie est un problème de rapports de force: l’organisation syndicale se développe et s’affirme à travers la lutte. C’est aussi une question de méthode de lutte, d’organisation et de programme revendicatif et de tactique syndicale qui doit chercher constamment à unifier les travailleurs, indépendamment de leur catégorie professionnelle et de la division territoriale et d’entreprise.
La lutte dépend aussi de l’alignement des forces (salariés fixes, chômeurs et précaires, …) dont on dispose et aujourd’hui, dans ce domaine, le mouvements syndical a des retards pratiques, imposées par les direction syndicales qui sont « aux mains » des partis opportunistes. Lutter pour l’union de classe, c’est mettre au centre l’organisation des précaires et des chômeurs (contrats flexibles de production-précaires) : des bourses de travail, aux comités de chômage et précaires, où se réalise l’unité inter-catégories. Si l’on veut lutter pour un vrai syndicat de classe l’on ne peut pas faire l’impasse sur les travailleurs précaires et les chômeurs qui deviennent chaque jour toujours plus nombreux.
Le salaire augmente ou diminue suivant la situation économique, mais surtout en raison des rapports de forces entre les classes ; par contre, le taux d’occupation des travailleurs est destiné historiquement à diminuer, selon la loi de l’accumulation capitaliste, parce que ce ne sont pas les emplois qui manquent, mais en réalité le travail, libéré par les machines et par les procès de production de plus en plus automatisés et rationalisés. Aujourd’hui pour les travailleurs, c’est plus de chômage et plus d’intensification du travail, mais c’est aussi le signe de la crise d’un système économique suranné et drogué dans lequel nous sommes contraints de vivre.
Si le syndicat de classe est nécessaire, pour donner force et organisation à la résistance des prolétaires (employés ou au chômage) dans leur lutte quotidienne pour survivre, ce n’est pas suffisant pour réaliser l’émancipation des travailleurs.
L’émancipation des travailleurs passe par le renversement de la bourgeoisie - industrielle, financière et terrienne -, par son expropriation et le passage à la société communiste dont le mode de production capitaliste a développé les bases économiques à grande échelle en socialisant les forces productives.
Mais l’arme indispensable pour réaliser ce but est l’organisation de l’avant-garde prolétarienne en un grand Parti Communiste International, dépositaire du Programme Communiste et qui guidera les masses prolétariennes vers le but final.
Diminution des horaires de travail et plus de salaire
Un salaire pour les chômeurs
Pour un vrai syndicat de classe
Pour le parti communiste international
Pour l’abolition du capital et du salariat, vive la dictature du prolétariat