|
|||
11 mars 2021 GRÈVES DU SI COBAS À PIACENZA ET À PRATO Comment répondre à la dure répression de l’appareil d’État bourgeois |
La nuit du 1 au 2 février, au 13ème jour de grève, la police et les carabiniers ont attaqué le piquet à la Fedex Tnt de Piacenza, d’une manière particulièrement ignoble, en lançant des bâtons lacrymogènes dans les jambes des ouvriers assis pacifiquement en groupe devant les portes. Cela a provoqué leur colère et les forces de l’ordre ont été forcées de reculer sous l’effet d’une pluie de cailloux.
Cet affront ne pouvait pas être laissé sans réponse : dans une société divisée en classes, la violence n’est légitimement exercée que par l’appareil répressif de la classe dominante. C’est une norme élémentaire pour défendre sa domination politique et son privilège social.
Ainsi, le 10 mars a commencé une vaste opération de représailles contre les ouvriers du SI Cobas de Piacenza : amendes pour un total de 13.200 euros ; perquisitions des habitations des travailleurs; deux dirigeants syndicaux assignés à résidence ; 5 interdictions de séjour; 6 avis de procédure de retrait du titre de séjour à des ouvriers immigrés.
Telle est la manière dont l’État bourgeois cherche à briser la force de ce syndicat, le SI Cobas, qui a organisé ces 10 dernières années beaucoup des luttes ouvrières parmi les plus dures et dont la logistique de Plaisance constitue un de ses bastions.
Le même jour, le 10 mars, les forces de l’ordre ont attaqué un autre piquet du SI Cobas, à la Texprint de Prato, où les ouvriers sont en grève depuis plus de 50 jours.Ici, dans le district textile de Prato, le SI Cobas organise les ouvriers contre le régime d’exploitation impitoyable auquel ils sont soumis, tant et si bien que la revendication est de travailler 8 heures par jour pendant 5 jours, au lieu de 12 heures, souvent durant 7 jours !
Alors que le régime bourgeois, de sa main gauche, offre des promesses et des engagements solennels à protéger les soi-disant "droits", avec sa main droite, il dispense des coups de bâton aux travailleurs qui luttent pour leurs besoins matériels.
Le "droit" est un mensonge qui va de pair avec celui de "démocratie", tous deux utiles pour masquer la nature oppressive du capitalisme et le caractère dictatorial du régime politique de la bourgeoisie. Les travailleurs n’ont pas de droits puisque leurs besoins sont toujours subordonnés aux exigences du profit.Ils n’ont pas non plus une once de pouvoir, qui est entièrement entre les mains du grand capital industriel, financier et foncier, national et international.
Le "droit de grève" fantomatique, par exemple, est accordé dans la mesure où il est exercé sans causer de préjudice excessif au patronat, c’est-à-dire où il est inefficace pour défendre les travailleurs. Quand les ouvriers organisent des luttes avec les vrais moyens de défendre leurs intérêts - des grèves sans préavis et sans échéance fixe, des piquets pour bloquer des marchandises et des briseurs de grève - et ils le font organisés en syndicats qui font ouvertement de ces moyens de lutte le pivot de leur action, le régime bourgeois montre son vrai visage, en enlevant le masque démocratique et en déchaînant la répression.
Par contre, tant que les travailleurs restent contrôlés par les syndicats de régime (CGIL, CISL, UIL) qui organisent des grèves rares et tranquilles - sans piquets, annoncés bien à l’avance et avec une durée déjà établie - le régime bourgeois peut continuer à faire semblant de se montrer compréhensif aux souffrances des salariés, et les clowns des différents partis institutionnels en quête de voix peuvent même poser leur podium dans les mobilisations ouvrières.
Les travailleurs de Plaisance et de Prato organisés par le SI Cobas ont bien compris qu’ils ne pouvaient compter que sur leurs forces ; qu’ils n’avaient pas d’amis ou d’alliés en dehors de la classe travailleuse.
Dans leur défense, et pour faire grandir cette conscience dans la classe ouvrière, tout le syndicalisme conflictuel - syndicats de base et opposition de classe dans la CGIL - doit réagir de manière unitaire à cette attaque, qui n’est pas seulement contre le SI Cobas mais contre tout le syndicalisme de classe et contre tous les travailleurs. Une réponse adéquate serait d’organiser une grève nationale unitaire dans toute la logistique par les SI Cobas, Adl Cobas, Usb, Cub, Sgb et l’opposition dans la CGIL.
C’est sur cette voie, celle de l’unité d’action des travailleurs et du syndicalisme conflictuel, que la classe travailleuse retrouvera confiance en ses forces, se libérant du contrôle des directions syndicales de régime (CGIL, CISL et UIL).
Sa partie la plus combative adhérera au Parti communiste révolutionnaire, nécessaire pour abattre le pouvoir politique de la classe dominante et ouvrir la voie à la future société communiste, sans classes ni exploitation.