Parti Communiste International

19 janvier 2023
ENCORE UNE ÉNIÈME ATTAQUE CONTRE LES CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL


Travailleurs, Travailleuses

Depuis la réforme Balladur de 1993, on en est à la quatrième réforme du système des retraites. Ainsi la durée de cotisation est passé de 37,5 ans à 43 ans et l’âge de départ de 60 ans à 62 ans. La énième réforme propose de le porter à 64, voir, si possible à 65 ans, tout en sachant que la plupart des entreprises licencient les ouvriers à partir de 55 ans, les condamnant à la précarité et à l’alternance du chômage et des CDD. Demain la future réforme reportera l’âge de départ à 67 ans, tout en s’attaquant au niveau des pensions.

On peut entendre de nombreux mensonges sur le niveau de vie des retraités. Ainsi certains « économistes » n’hésitent pas à dire ou à écrire que les retraités ont un niveau de vie supérieur à ceux qui travaillent. Or que nous dit l’INSEE dans son dernier rapport, que le revenu médian est de 1789 € et que la retraite moyenne est de 1509 € ! Les propagandistes de la bourgeoisie ne sont pas à un mensonge près.

Quel est le but de toutes ces manœuvres ? Il s’agit pour la bourgeoisie et son gouvernement de réduire les charges sociales pour augmenter le taux de profit, d’où les attaques permanentes contre le système des retraites, l’allocation chômage, la législation du travail – qui est peu à peu vidée de tout son contenu – et les attaquent contre les services publiques, en particulier le système hospitalier. Dans le même temps les profits des banques, les émoluments versés aux actionnaires caracolent à des sommets : ainsi en 2022, le CAC 40 a versé à cette couche de parasites 80 MILLIARDS d’euros !

Est-ce que ces gigantesques profits sont réinvestis dans la production industrielle, dans la relocalisation des entreprises, dans les services ? Absolument pas, les entreprises investissent au minimum. Le grand rôle historique du mode de production capitaliste a été de socialiser les forces productives en substituant à la petite production familiale du petit paysan et de l’artisan, la production mécanisée et centralisée de la grande industrie et de la grande agriculture qui repose sur le travail collectif du prolétariat.

Cette socialisation des forces productives – la base de la société communiste – entre en conflit avec l’appropriation privée et conduit inéluctablement à la chute du taux de profit et aux crises économiques de surproduction qui éclatent de façon récurrente. Ce mode de production suranné, qui repose sur l’exploitation de travail salarié, ne s’est maintenu jusqu’à nos jours que grâce à deux guerres mondiales. Ce sont les destructions massives de la deuxième guerre mondiale et ses 50 millions de morts qui ont permis les fameuses « trente glorieuses » de l’après guerre. Mais depuis la grande crise internationale de 1974-75, ce cycle s’est définitivement clos. Et le capitalisme mondial n’a pu se maintenir qu’en pressurant toujours plus le prolétariat et en précarisant des couches toujours plus larges de travailleurs, ainsi que par une fuite en avant dans l’endettement des États et des entreprises. Le développement du capitalisme en Asie du Sud-Est, en particulier en Chine a permis au capitalisme mondial de gagner trente ans, mais aujourd’hui, à son tour le capitalisme chinois est touché par la crise de surproduction.

Nous sommes aujourd’hui dans la même situation que celle des années trente qui a conduit à la deuxième guerre mondiale. Au prix d’un endettement colossal, la bourgeoisie mondiale a réussi à éviter que la grave crise de 2008-2009 ne se transforme en récession dévastatrice comme celle de 1929, mais ce n’est que partie remise.

La crise du capitalisme pousse inéluctablement les différents États vers un affrontement général, dont la guerre impérialiste entre la Russie et l’Ukraine est un signe avant coureur. Demain l’affrontement concernera deux blocs ayant à leur tête d’un côté l’impérialisme chinois et de l’autre l’impérialisme américain.

Le capitalisme depuis le début du XX est devenu un mode de production totalement parasitaire et stérile. La grande bourgeoisie, industrielle, financière et terrienne, fait tout son possible pour maintenir en état de survie son mode de production qui lui assure d’immenses privilèges. Le résultat est une paupérisation et une précarisation croissante du prolétariat, une fuite en avant dans l’endettement qui devient vertigineux et un affairisme et un parasitisme qui sont devenus colossaux. Un exemple, parmi tant d’autres, du pillage organisé est le prix de l’électricité et de l’énergie : en catimini les différents gouvernements européens ont aligné le prix de l’électricité sur le prix du gaz, qui lui même est déterminé par le puit le moins rentable, d’où les rentes gigantesques qu’engrangent les grands groupes gaziers et pétroliers.

Travailleuses, travailleurs, l’alternative existe : le passage à une gestion communiste, c’est-à-dire non mercantile, de la production et de la distribution, est possible et nécessaire, car le capitalisme a largement rempli son rôle historique en développant à une grande échelle les bases économiques de la société communiste.

Ce qui implique l’expropriation de la bourgeoisie, sa mise hors la loi et la destruction de son État, qui, comme la Commune de Paris l’a montré, est inutilisable par les travailleurs salariés – le prolétariat.

Il faut donc vous préparer moralement et matériellement à l’affrontement avec cette classe de parasites et d’inutiles qu’est devenue la grande bourgeoisie.

Mais pour cela il faut commencer par retrouver le chemin de la fraternité et de l’entraide entre travailleurs et s’organiser dans de vrais syndicats de classe, qui cherchent à unifier les luttes et à les centraliser pour les rendent vraiment efficaces. Et non pas, comme nos syndicats actuels, dont la direction est aux mains des réformistes, et qui font semblant de vous organiser en pratiquant la politique de l’accompagnement, afin d’éviter toute centralisation des luttes, notamment en organisant les prises de décision au niveau local, éparpillant ainsi le mouvement.

Si l’organisation dans de vrais syndicats de classe est un premier pas nécessaire, il ne suffit pas en lui-même. Il faut s’organiser sur le plan politique et retrouver le programme historique du Communisme. Pour cela il faut que l’avant garde du Prolétariat rejoigne les rangs du Parti Communiste International, qui a su, jusqu’ici, se maintenir fermement sur la ligne du Programme Communiste, comme énoncé par le Manifeste du Parti Communiste de 1848 et dans les thèses des deux premiers congrès de l’International Communiste de 1919-1921.


POUR L’ABOLITION DU SALARIAT ET DU CAPITAL, VIVE LA LUTTE DE CLASSE, VIVE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT !